Le braconnage des éléphants se maintient à des niveaux critiques en Afrique, et continue à dépasser les taux de croissance naturelle de la population d’éléphants. L’augmentation rapide de cette criminalité transnationale organisée menace la sécurité nationale, l’État de droit ainsi que le développement économique et social. Le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) publie aujourd’hui des « Lignes directrices sur les méthodes et les procédures d’échantillonnage et d’analyse en laboratoire de l’ivoire » en appui au déploiement de la technologie criminalistique pour lutter contre le braconnage des éléphants. Ces Lignes directrices ont été élaborées sous la direction de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en tant que membre de l’ICCWC, en collaboration avec des experts du monde entier.
Conçues pour une utilisation dans le monde entier, les Lignes directrices s’adressent aux intervenants agissant en première ligne, chercheurs, responsables de la lutte contre la fraude, experts en criminalistique, procureurs, ainsi qu’au système judiciaire. Leur but est de faciliter autant que possible l’utilisation de la science criminalistique, afin de lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages, et en particulier de combattre le commerce illicite de l’ivoire en fournissant des conseils en appui aux enquêtes criminelles transnationales et aux opérations de lutte contre la fraude.
Le Secrétaire général de la CITES, John E. Scanlon, a déclaré : « Il est essentiel pour les autorités de lutte contre la fraude de faire usage de tous les moyens à leur disposition pour combattre la criminalité liée aux espèces sauvages. Les Lignes directrices aideront à accroître l’utilisation de la technologie criminalistique, un outil essentiel dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, pour déterminer l’origine des spécimens saisis, et appuyer l’identification et l’arrestation des suspects ».
« Dans la droite ligne de l’engagement de la communauté douanière dans la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages, ces Lignes directrices offrent aux organismes de lutte contre la fraude de l’information technique de premier ordre pour faire progresser les enquêtes et les poursuites, ce qui aura également un impact positif en ce qui concerne la dissuasion » a déclaré le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya.
L’élan politique pour une action urgente se construit. En 2013, la 16e Conférence des Parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a adopté des mesures visant à encourager l’utilisation accrue de la technologie criminalistique pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages. L’année dernière, lors du Sommet sur l’éléphant d’Afrique qui a eu lieu à Gaborone, au Botswana, les gouvernements se sont engagés à lutter contre la chaîne de l’ivoire illégal et ont appelé au développement d’un réseau de laboratoires criminalistiques. Les Lignes directrices vont appuyer ces actions.
Davyth Stewart, Agent du renseignement criminel auprès du Programme d’INTERPOL sur la criminalité de l’environnement, a expliqué que « ces Lignes directrices couvrent l’ensemble de la chaîne d’investigation, en soutenant les agents de lutte contre la fraude sur le terrain lors de la collecte d’échantillons pour l’analyse criminalistique et lors de la gestion de la scène de crime, jusqu’à l’analyse en laboratoire, l’interprétation des résultats et le traitement des données. Ceci est crucial pour réunir les éléments probants permettant de prévenir et de combattre le trafic d’ivoire, et constitue un pas en avant dans les actions de lutte contre la fraude relative au braconnage des éléphants ».
Sous l’égide de l’ICCWC, le Secrétariat, INTERPOL, l’ONUDC, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale des douanes (OMD) travaillent ensemble pour apporter un appui coordonné aux agences et aux réseaux de lutte contre la fraude liée aux espèces sauvages aux niveaux national, régional et mondial afin de renforcer la coopération internationale et les capacités à lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts.