Cheetah
16 janvier 2020

Première conférence de haut niveau des Amériques sur le commerce illégal des espèces sauvages

Image source - Cara Fuller @unsplash.com

Discours de bienvenue de la Secrétaire générale de la CITES (5 min.) 

Excellences Messieurs les chefs d’État, Mesdames et Messieurs les Ministres, distingués invités, Mesdames et Messieurs,

C’est avec grand plaisir que je m’adresse à vous à l’occasion de cette première conférence de haut niveau des Amériques sur le commerce illégal des espèces sauvages.

Nous constatons que l’appui politique de haut niveau et la coopération régionale et internationale sur ce thème qui nous préoccupe ne cessent de croître et je souhaite féliciter le Gouvernement du Pérou pour l’organisation de cette conférence, en collaboration avec divers associés.

Il s’agit d’une remarquable initiative de la région et les yeux de la planète entière seront tournés vers nous tandis que nous consoliderons encore nos efforts de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages.

Cette conférence est un moyen unique et singulier de renforcer l’engagement et la détermination de la région dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et fait suite aux efforts que nous avons déployés collectivement depuis 2014, à Londres, Kasane et Hanoï. Tous ces efforts ont joué un rôle déterminant et nous ont permis de maintenir et stimuler l’impulsion donnée et l’appui politique à la lutte contre le commerce illégal de la faune et de la flore sauvages.

La CITES est le cadre juridique fondamental de la réglementation du commerce international de plus de 36 000 espèces d’animaux et de plantes, et veille à ce que ce commerce soit légal, durable et traçable. Le commerce international légal peut être très utile à la réalisation des objectifs de développement durable, notamment la conservation des espèces animales et végétales et contribuer à l’élimination de la pauvreté extrême dans laquelle vivent 1,3 milliard d’êtres humains. En revanche, le commerce illégal des espèces sauvages est éminemment délétère et a parfois des incidences économiques, sociales et environnementales dévastatrices.

Comme le confirme le rapport d’Évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques de 2019, les espèces et les écosystèmes du monde entier disparaissent rapidement. Pour freiner cette tendance il faudra un changement transformateur reposant sur des solutions ayant démontré leur efficacité.

Pour affronter le problème, nous disposons aujourd’hui, comme jamais auparavant, de ressources financières issues de différentes sources bilatérales, multilatérales et philanthropiques.

Au niveau national, l’appui technique permettant de donner l’impulsion à des stratégies spécifiques de réduction de la demande et de respect renforcé des règlements, et j’ajouterais, l’offre extrêmement importante de moyens de subsistance de substitution, s’est aussi fortement amélioré..

En ce qui concerne le respect des règlements, par exemple, nous avons aujourd’hui le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, l’ICCWC, qui apporte un appui coordonné aux niveaux national, régional et mondial, aidant les autorités à combattre les groupes criminels organisés transnationaux. Le Consortium apporte notamment un appui à l’application des mêmes outils et techniques que ceux qui servent à lutter contre d’autres infractions graves.

À la CoP18 de la CITES, à Genève, des décisions audacieuses ont été prises pour lutter contre le commerce illégal des espèces sauvages, par exemple des décisions relatives à la conservation et au commerce des jaguars. Cette espèce emblématique de la région, inscrite à l’Annexe I de la CITES en 1975, a été reconnue comme symbole des pays de son aire de répartition, de sorte que sa protection et sa conservation ainsi que celles de son habitat sont devenues une priorité conjointe.  Nous devons continuer d’adopter des mesures concrètes pour appliquer ces résolutions et décisions.

La récente résolution sur la lutte contre le trafic d’espèces sauvages, adoptée en septembre 2019 par l’Assemblée générale des Nations Unies, a reconnu le rôle important de la CITES. La nouvelle résolution renforce la concentration des efforts sur les domaines clés de la lutte contre le trafic d’espèces sauvages de la faune et de la flore, encourageant les États Membres à renforcer la législation et les règlements nécessaires pour prévenir le commerce illégal, à enquêter, engager des poursuites et prendre des sanctions appropriées en la matière, ainsi que des mesures pour renforcer la répression en matière d’application de la loi et de la justice pénale.

Distingués délégués, le Secrétariat de la CITES s’est engagé à fournir le meilleur appui possible aux Parties pour les aider à s’acquitter efficacement de leurs obligations au titre de la Convention. Nous avons tous un rôle important à jouer. Tout l’appui politique, financier et technique qui a été généré doit continuer de converger et de se traduire concrètement en soutien direct à ceux qui sont sur la ligne de front pour qu’ils puissent honorer leurs engagements dans le cadre de la CITES.

Mes remerciements vont une fois encore au Gouvernement du Pérou qui accueille la conférence et à tous les distingués délégués pour leur engagement et leur soutien permanent à la sauvegarde de la vie sauvage de notre planète.