De la saisie aux poursuites : l’ICCWC accueille la première conférence mondiale sur le commerce illégal des espèces sauvages
1er mai 2024
Du 22 au 24 avril 2024, les services mondiaux de lutte contre la fraude (douanes, police, ministère public) de plus de 20 pays d’Amérique du Sud, d’Afrique subsaharienne et d’Asie-Pacifique se sont réunis dans le cadre de la première conférence mondiale de l’ICCWC sur le commerce illégal d’espèces sauvages.
La conférence était organisée par le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) et accueillie par l’un des cinq partenaires de l’ICCWC, l’Organisation mondiale des douanes (OMD), à Bruxelles. Le thème était « Constituer des dossiers solides grâce à l’Opération Thunder. De la saisie aux poursuites » et les séances ont couvert les différents aspects liés à la lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages dans l’ensemble du système de justice pénale.
En se concentrant sur l’une des actions phares de l’ICCWC, appelée Opération Thunder, les discussions ont été organisées en plusieurs séances thématiques. Elles comprenaient un dialogue entre les douanes, les services chargés des enquêtes et des poursuites et les organisations de la société civile, et mettaient en avant l’importance de la collaboration pour renforcer les actions visant à démanteler les réseaux criminels impliqués dans la criminalité liée aux espèces sauvages.
Lors de l’ouverture de la conférence, le Secrétaire général de l’Organisation mondiale des douanes, Ian Saunders, a déclaré : « La constitution de l’ICCWC témoigne de notre volonté inébranlable de nous attaquer à cette menace pressante en déployant une riposte coordonnée à grande échelle. Des années de collaboration dévouée de la part de ces organisations mondiales ont abouti à l’ICCWC, qui nous permet de tirer parti des connaissances collectives et d’optimiser les ressources pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages. »
Collaboration dans la chaîne de lutte contre la fraude liée aux espèces sauvages
La conférence s’est ouverte avec un panel de haut niveau composé d’agents expérimentés chargés de la lutte contre la fraude liée aux espèces sauvages dans le monde entier. Les différents participants ont fait preuve d’une grande compréhension des défis et des possibilités de lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages et ont partagé leurs expériences. Les discussions, animées par le Secrétariat CITES, ont porté sur les enseignements tirés, les bonnes pratiques et les solutions possibles pour accroître la collaboration et l’efficacité tout au long de la chaîne de lutte contre la fraude liée aux espèces sauvages. 
« Aujourd’hui est un événement clé qui rassemble les agents des services nationaux de lutte contre la fraude agissant en première ligne contre le trafic d’espèces sauvages. Ces efforts sont essentiels pour lutter contre les criminels qui détruisent la nature, afin que le commerce des espèces sauvages soit légal, durable et traçable et que la survie de la faune et de la flore sauvages soit assurée pour les générations futures. »
– Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la CITES.
Douanes – Tirer parti de la technologie et de l’innovation pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages 
Les autorités douanières sont en première ligne de la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et constituent le premier rempart contre le commerce illégal des espèces menacées.
Lors de cette séance dirigée par l’Organisation mondiale des douanes, plusieurs pays ont partagé des exemples et des expériences en matière d’utilisation de la technologie et de l’innovation pour détecter, intercepter et saisir les cargaisons illégales. L’intensification de la collaboration internationale entre les agences afin d’améliorer la communication et l’action concertée était l’un des principaux objectifs de cette séance.
Enquêtes – Enquêter sur les réseaux de trafic d’espèces sauvages et les démanteler
Les enquêtes jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages en mettant au jour les filières de contrebande et en démantelant les réseaux de trafic d’espèces sauvages.
Cette séance, dirigée par INTERPOL, a mis en lumière l’engagement de la police et des unités spécialisées dans les enquêtes et dans la détection et le démantèlement des réseaux transnationaux de braconnage et de trafic. Les participants ont partagé leurs expériences en matière de collaboration et d’échange d’informations, ainsi que leurs expériences et les difficultés rencontrées dans les opérations de lutte contre la fraude aux échelles nationale, régionale et internationale.
« La police, les douanes, les procureurs, la société civile et les organisations internationales constituent notre réponse globale. La prévention et l’interruption du commerce illégal d’espèces sauvages et de bois ne peuvent être menées à bien qu’en combinant nos mandats, nos efforts et nos champs d’action respectifs. »
– Jürgen Stock, Secrétaire général d’INTERPOL.
Poursuites – Procédures et cadres juridiques pour poursuivre les criminels 
Des réponses judiciaires fortes au commerce illégal d’espèces sauvages sont essentielles pour décourager la criminalité liée aux espèces sauvages et tenir les auteurs responsables de leurs infractions.
Cette séance, dirigée par l’ONUDC, a été l’occasion de mieux comprendre les procédures et cadres juridiques mis en place pour poursuivre les criminels impliqués dans la criminalité liée aux espèces sauvages. Elle a permis d’examiner l’importance de la coopération internationale et la manière dont il est possible de tirer parti des cadres existants pour atteindre de plus forts taux de réussite en matière de poursuites et de condamnations.
« Le commerce illégal d’espèces sauvages est une forme grave de criminalité organisée. De 2015 à 2021, l’ONUDC a enregistré plus de 150 000 saisies dans 158 pays impliquant le trafic de 4 000 espèces sauvages. Cette conférence est l’occasion de combiner nos efforts, de développer de nouvelles stratégies et de réaffirmer l’action collective pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages à l’échelle mondiale. »
– Ghada Fathi Waly, Directrice exécutive de l’ONUDC.
Dialogue avec les organisations de la société civile
La dernière séance a porté sur le rôle des organisations de la société civile et d’autres secteurs dans la lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages. Elle était axée sur la manière dont le soutien aux autorités de lutte contre la fraude peut être amélioré dans les domaines du renforcement des capacités, de l’innovation, de la sensibilisation des acteurs, du plaidoyer, du partage des données et de l’information.
La collaboration internationale avec les partenariats public-privé, les gouvernements, les communautés locales et les organisations de la société civile est une clé des efforts de l’ICCWC en faveur d’un monde sans criminalité liée aux espèces sauvages.
Quelle est la prochaine étape ?
Les résultats de la conférence seront pris en considération lorsque l’ICCWC se lancera dans la mise en œuvre de la Vision 2030 de l’ICCWC, la feuille de route du Consortium pour les années à venir afin de progresser vers un monde sans criminalité liée aux espèces sauvages. Elle est conçue pour soutenir et renforcer les autorités chargées de la protection des espèces sauvages.
L’ICCWC remercie tous les participants, intervenants et partenaires pour ces trois jours de partage de connaissances, de mise en réseau et de collaboration en vue d’un objectif commun : la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages dans le monde.
La conférence a été généreusement financée par l’Union européenne et soutenue par la France, l’Allemagne, Monaco, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et les États-Unis d’Amérique. En savoir plus sur les donateurs de l’ICCWC ici.
Pour plus d’information :
Le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) est un partenariat unique de cinq organisations intergouvernementales qui aide les services de lutte contre la fraude à traduire en justice les personnes qui se livrent à des actes de criminalité liée aux espèces sauvages. Grâce à l’assistance technique, aux outils, à la formation et au soutien opérationnel, l’ICCWC travaille tout au long de la chaîne de la justice pénale, en renforçant les capacités des services de lutte contre la fraude intervenant en première ligne partout dans le monde dans les régions et les pays touchés par la criminalité liée aux espèces sauvages. L’ICCWC est composé du Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), de l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), du Groupe de la Banque mondiale (GBM) et de l’Organisation mondiale des douanes (OMD).
Se connecter à l’ICCWC :
Site Web de l’ICCWC : www.iccwc-wildlifecrime.org
