Genève, 10 juillet 2020 - L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a présenté le Rapport mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages pour 2020 (World Wildlife Crime Report 2020) lors d’une réunion virtuelle au plus haut niveau au cours de laquelle ont été délivrées les déclarations de Mme Ghada Whaly et Mme Angela Me, respectivement Directrice exécutivede l’ONUDC et Cheffe de la branche Recherches et analyses, de Mme Carla Montesi, Directrice de Planète et prospérité de la Direction générale de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne, de Mme Astrid Schomacher, Directrice de Développement durable mondial de la Direction générale de l’environnement de la Commission européenne et de Mme Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la CITES.
Le Rapport mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages 2020 a été élaboré à partir des meilleures données disponibles fournies par les organes internationaux et agences de lutte contre la fraude du monde entier, y compris les données issues des rapports annuels sur le commerce illégal que les Parties à la CITES sont tenues de soumettre au Secrétariat depuis 2017.
Les Parties ont accepté que ces données soient communiquées aux membres du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) pour les besoins des recherches et analyses sur la criminalité liée aux espèces sauvages et à la forêt.
L’ICCWC est un partenariat entre cinq organisations intergouvernementales : le Secrétariat de la CITES, INTERPOL, l’ONUDC, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale des Douanes. Son objectif est de renforcer les systèmes de justice pénale, de renforcer et appuyer les capacités de lutte contre la fraude afin de s’attaquer à la criminalité liée aux espèces sauvages et à la forêt aux niveaux national, régional et international.
Le Rapport mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages 2020 contient des études de cas détaillées sur les espèces commercialisées illégalement, les marchés et flux commerciaux illégaux, ainsi que sur les flux financiers illicites. Il analyse la situation des marchés illégaux et leur évolution, plus particulièrement les trafics de bois de rose, d’anguilles, de reptiles, d’ivoire, de cornes de rhinocéros et d’écailles de pangolins, qui sont toutes des espèces inscrites à la CITES.
Le rapport montre que le braconnage des éléphants et des rhinocéros, ainsi que les prix de l’ivoire et des cornes de rhinocéros, ont régressé ces dernières années. C’est tout le contraire pour le commerce illégal de spécimens de pangolins (Manis spp. inscrites à l’Annexe I de la CITES) qui est en forte progression, et c’est ainsi que les pangolins sont devenus « les mammifères les plus affectés par le trafic mondial ».
Par ailleurs, les essences de bois de rose qui sont également inscrites aux Annexes de la CITES forment toujours, en valeur, une grande part des toutes les saisies d’espèces sauvages analysées par l’ONUDC.
Le rapport met en lumière l’importante progression d’autres marchés illégaux, comme celui de l’anguille d’Europe (Anguilla anguilla, Annexe II de la CITES).
Autre nouveauté du rapport, l’accent mis sur la volonté d’interrompre les flux financiers illicites qui soutiennent la criminalitéliée aux espèces sauvages.
Par le biais des études de cas, le rapport traite de la situation des espèces à l’origine des décisions adoptées en 2019 à la 18e session de la Conférence des Parties à la CITES (CoP18), lesquelles fournissent un aperçu des données qui viendront étayer les efforts soutenus des Parties à la CITES dans la mise en œuvre de ces décisions et dans la lutte contre le commerce illicite.
La Secrétaire générale, Ivonne Higuero, a salué l’ampleur du rapport et souligné l’importance que revêt pour ces travaux de recherche l’existence de données solides. Elle a relevé l’importance des rapports annuels sur le commerce illégal soumis par les Parties à la CITES et des efforts conjoints du Secrétariat de la CITES, de l’ONUDC et des autres partenaires de l’ICCWC tendant à tirer le maximum de ces données.
Mme Higuero a ainsi déclaré que « les politiques s’élaborent à partir de données exactes. Le Rapport mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages 2020 fait la démonstration de l’importance de ces données. Correctement analysées et interprétées, les données peuvent être converties en un produit véritablement utilisable. Il n’y a guère de problèmes réclamant plus urgemment une réaction politique que les conséquences dévastatrices de la criminalité liée aux espèces sauvages, et peu de publications font preuve d’autant de perspicacité que le Rapport mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages 2020 quant aux réponses à apporter à cette forme de criminalité, au présent comme à l’avenir. Prenant racine dans les meilleures données disponibles, y compris celles figurant dans les rapports annuels des Parties à la CITES sur le commerce illégal, le rapport fournit aux gouvernements une image claire de la situation et souligne la nécessité d'agir maintenant pour conserver nos espèces et nos écosystèmes les plus précieux. »
Le Rapport mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages 2020 est la deuxième publication détaillée traitant de l’ampleur du trafic des espèces sauvages dans le monde. Il fait suite auRapport mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages publié en 2016 qui fut le premier rapport de cette nature.
Pour plus d’informations, et pour organiser des interviews, veuillez contacter :
Secrétariat CITES : Francisco Pérez, +41 22 917 1447, francisco.perezgonzalez [at] un.org (francisco[dot]perezgonzalez[at]un[dot]org)
Au sujet de la CITES :
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été adoptée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975.Avec 183 États membres (182 pays auxquels s’ajoute l’Union européenne), la CITES reste l’un des instruments les plus puissants au monde pour la conservation de la biodiversité par la réglementation du commerce international de près de 36 000 espèces de plantes et d’animaux sauvages. Partout dans le monde, l’homme utilise des espèces inscrites aux annexes CITES dans sa vie quotidienne pour se nourrir, se loger, se soigner, ainsi que sous forme de souvenirs touristiques, de cosmétiques ou de produits de mode. La CITES s’efforce de veiller à ce que le commerce international de ces espèces soit durable, légal et traçable et contribue aussi bien aux moyens d’existence des populations locales qui vivent au plus près d’elles qu’à l’économie des différents pays, de manière à préserver la santé de la planète et le bien-être des populations, dans le respect des Objectifs de développement durable des Nations unies.
Au sujet de l’ICCWC :
Le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) est un partenariat entre le Secrétariat de la CITES, INTERPOL, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale des Douanes (OMD) dont l’objectif est de renforcer les systèmes de justice pénale et de fournir un appui coordonné à la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et à la forêt, aux niveaux national, régional et international, et de fournir aux autorités de lutte contre la fraude des services et un appui technique essentiels afin de renforcer la réponse à la criminalité liée aux espèces sauvages.