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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
JOURNÉE MONDIALE DE LA VIE SAUVAGE 2015 – IL EST TEMPS DE PRENDRE
AU SÉRIEUX LA CRIMINALITÉ LIÉE AUX ESPÈCES SAUVAGES
À l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, les Nations Unies s’alarment : La criminalité organisée
menace chaque jour davantage les espèces sauvages
L’Assemblée générale de l’ONU marque cette journée d’une Session extraordinaire
Genève, Nairobi, New York, Vienne, 3 mars 2015- La deuxième Journée mondiale de la vie sauvage, dont le thème est « Il est temps de prendre au sérieux la criminalité liée aux espèces sauvages », est célébrée dans le monde entier ce mardi.
À cette occasion, le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kahamba Kutesa, tiendra cette semaine une session spéciale dédiée à la Journée mondiale de la vie sauvage, au cours de laquelle les États membres et la communauté internationale examineront les difficultés et les possibilités pour une intensification des efforts internationaux de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages à l’échelle mondiale.
Autrefois considérée comme une menace émergente, la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts compte aujourd’hui parmi les plus grandes activités criminelles organisées transnationales, aux côtés des trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains. Au-delà des impacts environnementaux immédiats, le commerce illégal des ressources naturelles prive les économies en développement de milliards de dollars liés à ces ressources.
Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a souligné dans sa déclaration pour cette Journée que : « Le commerce illégal des espèces sauvages nuit à l’État de droit et menace la sécurité nationale des pays ; il dégrade les écosystèmes et constitue un obstacle majeur aux efforts des communautés rurales et des peuples autochtones qui se mobilisent pour gérer durablement leurs ressources naturelles. La lutte contre cette criminalité n’est pas seulement essentielle pour la conservation et le développement durable, elle contribuera également à rétablir la paix et la sécurité dans les régions troublées où les conflits sont alimentés par ces activités illégales ».
Le nombre d’éléphants tués chaque année en Afrique est de l’ordre de 20 000 à 25 000 par an, sur une population de 420 000 à 650 000 individus. Selon des données récentes des Actes de l’Académie nationale des sciences, jusqu’à 100 000 individus ont été tués en trois ans, de 2010 à 2012. La population d’éléphant de forêt a diminué d’environ 62 % entre 2002 et 2011. L’ivoire issu du braconnage en Afrique pourrait représenter une valeur marchande au niveau de l’utilisateur final en Asie de 165 à 188 millions d’USD pour l’ivoire brut, en plus de l’ivoire d’origine asiatique.
Selon de nouveaux chiffres publiés aujourd’hui par la CITES, les taux de braconnage des éléphants dans le monde sont demeurés pratiquement inchangés en 2014 par rapport à 2013. Ils dépassent encore les taux de croissance naturelle de la population d’éléphants, ce qui signifie qu’une baisse continue des effectifs mondiaux d’éléphants est prévisible.
La CITES signale que 1215 rhinocéros ont été braconnés dans la seule Afrique du Sud en 2014 -cela équivaut à un individu abattu toutes les huit heures. Environ 94 % du braconnage de rhinocéros a lieu en Afrique du Sud, qui est le pays accueillant les dernières grandes populations. L’implication de groupes criminels organisés a entrainé une hausse du braconnage qui est passé de moins de 20 individus en 2007 à plus de 1000 en Afrique du Sud en 2013, la valeur du trafic de la corne provenant des rhinocéros braconnés en 2014 étant estimée entre 63 et 192 millions d’USD.
Le Partenariat pour la survie des grands singes (GRASP - Great Apes Survival Partnership) signale que le trafic illicite de grands singes vivants est une menace de plus en plus grave pour les chimpanzés, les gorilles et les bonobos en Afrique, ainsi que pour les orangs-outans en Asie, avec 1,3 individu en moyenne saisi chaque semaine depuis 2014. Les grands singes qui meurent au cours de la capture et en captivité sont beaucoup plus nombreux que ceux faisant finalement l’objet d’un trafic illicite ; il est estimé selon GRASP qu’au moins 220 chimpanzés, 106 orangs-outans, 33 bonobos, et 15 gorilles ont été prélevés dans la nature au cours des 14 derniers mois.
L’Ara de Spix, l’oiseau dépeint dans le dessin animé « Rio » à travers le personnage sympathique de « Blue », est l’une des espèces les plus menacées de la planète. Il ne reste aujourd’hui que 80 individus dans le monde, pour la plupart détenus par des collectionneurs d’oiseaux à l’étranger (en Espagne, en Allemagne et au Qatar).
Les pangolins, également appelés « fourmiliers écailleux », sont les mammifères faisant le plus l’objet de trafic dans le monde, avec plus d’un million d’animaux prélevés dans la nature au cours de la dernière décennie.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) lance de nouvelles initiatives pour mettre fin au commerce illégal des espèces sauvages en Asie et en Afrique. Ces initiatives s’attaqueront au problème de la criminalité liée aux espèces sauvages en mettant l’accent sur la lutte contre la fraude, les réglementations, la participation du secteur privé et le renforcement de la collaboration entre les gouvernements au sein et entre les deux régions.
À la mi-2014, l’ONUDC a lancé un « Programme mondial de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts » - une initiative mondiale de quatre ans visant à renforcer les capacités gouvernementales en matière de prévention et de lutte contre cette criminalité aux niveaux régional, national et local, et à sensibiliser le public pour une réduction de la demande en faune et en flore sauvages. Le Programme mondial travaille pour et avec la communauté de lutte contre la fraude liée aux espèces sauvages, afin de veiller à ce que cette criminalité ainsi que l’exploitation forestière illégale et les infractions connexes soient traitées comme une grave criminalité transnationale organisée.
Le commerce illégal des bois précieux tels que le bois de rose est également lucratif, bien organisé, transnational et source de corruption. D’importants volumes de bois de rose figurant aux annexes de la CITES sont exportés clandestinement depuis Madagascar vers l’Asie du Sud-Est et l’Amérique centrale. De juin 2011 à juin 2014, plus de 4800 tonnes de bois de rose illégal provenant de Madagascar ont été saisies par les autorités dans différents pays d’Afrique de l’Est et d’Asie. En décembre 2014, les douanes de Hong Kong ont saisi 92 tonnes non-déclarées de « bois de rose du Honduras » en provenance du Guatemala via le Mexique. Le commerce illégal de« bois de rose du Siam » d’Asie du Sud-Est a également augmenté au cours de ces dernières années.
Événements et célébrations à travers le monde
En plus de la session de l’Assemblée générale de l’ONU, au cours de laquelle la Vice-Présidente de la Fondation Clinton, Mme Chelsea Clinton, prononcera une allocution d’ouverture, la Journée mondiale de la vie sauvage est marquée par des événements organisés à travers le monde entier. À New York, le zoo de Central Park de la WCS organise un débat d’experts de haut niveau sur les liens entre le trafic d’espèces sauvages, le crime organisé et le développement durable, animé par le présentateur de l’émission Nightline de la chaîne ABC, M. Dan Harris. Il sera suivi d’une réception avec la célèbre défenseuse de l’environnement indonésienne et ambassadrice du Partenariat pour la survie des grands singes (GRASP), Mme Nadya Hutagalung.
D’autres célébrations sont organisées partout dans le monde, y compris au Caire, au Parc national Kruger, à Lima, Nairobi, Séoul, Vienne, à l’aéroport de Genève et au salon international du tourisme de Berlin (ITB). Deux Aras de Spix arriveront aujourd’hui à 18 heures à Sao Paulo, au Brésil, dans le cadre d’un programme de réintroduction de cette espèce dans son habitat d’origine au Brésil.
Citations
L’Administratrice du PNUD, Mme Helen Clark
« La Journée mondiale de la vie sauvage est une occasion de célébrer les espèces sauvages, mais c’est également un signal de réveil pour prendre au sérieux la criminalité dont ces espèces font l’objet. Nous devons tous faire encore plus pour mettre fin au commerce illégal des espèces sauvages. Le PNUD et ses partenaires se sont engagés dans cette voie. »
Le Directeur exécutif de l’ONUDC, M. Yury Fedotov
« La criminalité liée aux espèces sauvages relève de la criminalité transnationale organisée, générant plusieurs milliards de dollars et freinant le développement. C’est également une criminalité intergénérationnelle qui peut marquer définitivement le monde par la perte de certaines de nos plus belles créatures. Pour stopper cela, nous devons agir maintenant. »
Le Sous-secrétaire général des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE, M. Achim Steiner
« Bien qu’il y ait une prise de conscience croissante vis-à-vis de la criminalité liée aux espèces sauvages, les réponses à ce jour en matière d’impact ne sont pas adaptées à l’échelle et à la croissance de la menace pesant sur les espèces et sur l’environnement. L’échelle de la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts nécessite des interventions et une action politique beaucoup plus fortes. »
Le Secrétaire général de la CITES, M. John E. Scanlon
« La situation est grave. Nous devons faire face au braconnage, au transport et à la consommation d’espèces sauvages faisant l’objet d’un commerce illégal, et pour cela, utiliser les mêmes outils de lutte contre la fraude, les mêmes techniques et les mêmes sanctions que pour lutter contre d’autres crimes graves, comme le trafic de drogue ou d’êtres humains. Nous savons ce qui doit être fait - et c’est en travaillant ensemble que nous réussirons. »
À propos de la Journée mondiale de la vie sauvage :
Le 20 décembre 2013, la soixante-huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 3 mars, Journée mondiale de la vie sauvage, en référence au jour de l’adoption de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Cette journée est l’occasion de célébrer les formes innombrables, belles et diverses, que revêtent la faune et la flore sauvages, de rappeler les interactions privilégiées existant entre la faune et les populations à travers le monde, et de sensibiliser vis-à-vis de l’urgente nécessité d’intensifier la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages dont les répercussions sont à la fois économiques, environnementales et sociales.
À propos de la CITES :
La CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction - est un accord international établi entre les gouvernements. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. Parce que le commerce d’animaux et de plantes sauvages traverse les frontières des pays, sa réglementation nécessite une coopération internationale pour protéger certaines espèces de la surexploitation. La CITES a été conçue dans l’esprit d’une telle coopération. Aujourd’hui, elle accorde divers degrés de protection à plus de 35 000 espèces d’animaux et de plantes, qu’ils fassent l’objet d’un commerce en tant que spécimens vivants, manteaux de fourrure ou encore plantes séchées.
À propos du PNUD :
Le PNUD travaille en partenariat avec les personnes à tous les niveaux de la société pour aider à construire des nations capables de résister à la crise, de conduire et de soutenir un type de croissance qui améliore la qualité de vie de chacun. Présent dans 170 pays et territoires, le PNUD offre une perspective globale et une analyse locale pour contribuer à l’autonomisation des individus et à la construction de nations résilientes.
À propos du PNUE :
Le PNUE, créé en 1972, est l’autorité environnementale au sein du système des Nations Unies. Il agit comme catalyseur, défenseur, éducateur et facilitateur afin de promouvoir l’utilisation rationnelle et le développement durable de l’environnement mondial. Le travail du PNUE consiste à évaluer les conditions et les tendances environnementales mondiales, régionales et nationales ; développer des instruments environnementaux nationaux et internationaux ; et renforcer les institutions afin d’assurer une gestion rationnelle de l’environnement.
À propos de l’ONUDC :
Créé en 1997 par la fusion du Programme de contrôle des drogues des Nations Unies et du Centre pour la prévention internationale du crime, l’ONUDC est un leader mondial dans la lutte contre les drogues illicites et la criminalité internationale, opérant dans toutes les régions du monde à travers un vaste réseau de bureaux régionaux. L’ONUDC a pour mandat d’aider les États membres dans leur lutte contre les drogues illicites, la criminalité et le terrorisme. Dans la Déclaration du Millénaire, les États membres ont également décidé d’intensifier les efforts de lutte contre la criminalité transnationale sous toutes ses formes, de mettre en œuvre l’engagement de lutte contre le problème mondial de la drogue, et de prendre des mesures concertées contre le terrorisme international.
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Juan Carlos Vasquez, juan.vasquez [at] cites.org (juan[dot]vasquez[at]cites[dot]org), +4122 917 8156
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